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HISTORIQUE
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Situé à 757 mètres
d'altitude sur le sommet du Staufenberg à hauteur
de la ville de Sélestat, le Haut-Koenigsbourg domine fièrement
la plaine d'Alsace. Figure emblématique de la région,
le château draine plus de 500 000 visiteurs par an ce qui
en fait l'un des monuments les plus visités de France.
Construit probablement vers le début du XIIe siècle,
modernisé au XVe, abandonné après 1633 et
finalement restauré au début du XXe siècle,
le Haut-Koenigsbourg ne manque pas de séduire de nos jours
un large public. |
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En montant au château |
Par une charte datée de 774,
Charlemagne fait une donation de vastes domaines de la vallée
de Sainte-Marie-aux-Mines, incluant une montagne nommée
Staufenberg, au prieuré de Lièpvre qui
dépend de l'abbaye royale de Saint-Denis. Au cours de la
seconde Croisade en 1147, Odon de Deuil, le chapelain du roi de
France Louis VII, lui demande d'intervenir au nom de l'abbé
Suger de Saint-Denis auprès du roi de Germanie Conrad
III de Hohenstaufen afin que cessent les tords causés
à l'abbaye au sujet du château d'Estuphin
(forme romane de Staufen). Le texte d'Odon précise
également que l'une des tours du château appartient
au roi Conrad et l'autre au duc de Souabe Frédéric
de Hohenstaufen (le futur Frédéric Barberousse).
Tout porte donc à croire que ce dernier a hérité
d'une part du château de son père Frédéric
II le Borgne, le frère de Conrad. Ce serait donc
Frédéric II qui aurait décidé la construction
du castel vers 1120, sur une terre ne lui appartenant pas, d'où
la protestation de l'abbé de Saint-Denis. |
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C'est au cours de la seconde moitié
du XIIe siècle que le castel impérial prend le nom
de Koenigsberg, littéralement "château
du roi", si on fait référence à son
propriétaire, Frédéric Barberousse devenu
empereur en 1152. C'est également à cette époque
que l'on retrouve une lignée de chevaliers d'origine Souabe,
fidèles à l'empereur, portant le nom de Koenigsberg.
Le plus célèbre d'entre eux, Berthold de
Koenigsberg, sera nommé légat impérial
en Italie en 1184 et mènera bataille dans les Pouilles
en 1191-1192 contre Tancrède. |
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Au début du XIIIe siècle,
un second château appelé Petit-Koenigsbourg
ou encore Oedenbourg
est édifié à l'ouest du Haut-Koenigsbourg,
sans que l'on sache dans quel but précis. Les Hohenstaufen
étant déjà sur le déclin, le
duc Mathieu II de Lorraine, par ailleurs
avoué de l'abbaye de Lièpvre, en profite pour
faire valoir ses droits sur le château. En 1238, il
sera inféodé aux comtes de Werd
qui le rétrocèderont en arrière fief
vers 1250 à Cunon de Bergheim. La
situation se complique singulièrement vers la fin
du Grand-Interrègne qui verra définitivement
la chute des Hohenstaufen en 1254. Les Rathsamhausen
tiennent toujours une part du fief impérial en 1267
tandis qu'une seconde famille, les Hohenstein,
s'engagent en 1276 par une charte à ne pas céder
leur part du château sans l'accord des autres membres
de la famille. Il est cependant impossible de définir
avec certitude qui détient quoi durant toute cette
période. En tout cas, le fief lorrain du Koenigsbourg
sera conservé par les landgraves de Werd jusqu'au
milieu du XIVe siècle. |

Vue sur la tour sud |
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Malade et sans descendance directe,
Jean II de Werd transfère l'héritage
à ses cousins, les comtes d'Oettingen.
En 1359, ces derniers vendent leur seigneurie, y compris le château
de Haut-Koenigsbourg à l'évêque de Strasbourg,
Jean II de Lichtenberg, sans l'accord du duc
de Lorraine qui émet de vives protestations. Pour bien
marquer sa désapprobation, le duc inféode la part
lorraine à Burkhard de Fénétrange
en 1365 et 1369. Tandis que la part épiscopale reste aux
mains des Hohenstein jusque vers 1440, les Rathsamhausen
se voient confirmer leur fief d'empire en 1398 et 1417. Mais de
quel château les Rathsamhausen sont-ils inféodés
? S'agit-il de l'Oedenbourg
ou du Haut-Koenigsbourg ? La question reste sans réponse
pour l'instant. En 1442, l'empire semble avoir retrouvé
l'ensemble de ses droits sur le Haut-Koenigsbourg et l'empereur
Frédéric III inféode le
château en totalité aux Hohenstein. |
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Façade du logis |
Durant cette période trouble
marquée par les guerres féodales, une bande de chevaliers
brigands menée par Hans de Westernach
s'installe au château. Allié au comte de Lutzelbourg,
il mène de nombreux actes de brigandage contre les intérêts
de l'électeur palatin Frédéric le Victorieux.
En 1454, le siège est mis au château par des milices
venues de Colmar, Sélestat et Strasbourg, sous les ordres
des frères Antoine et Jean de Hohenstein.
La place fut prise mais les brigands eurent la vie sauve. Vers
1462, les Hohenstein installent au château un lointain parent
de réputation douteuse nommé Reinhard Mey
de Lambsheim. Ce dernier, accompagné de sa bande,
pille en 1462 un convoi de notable strasbourgeois se rendant à
Bâle. Cette fois-ci, l'exaspération est à
son comble. Une importante troupe dotée de couleuvrines,
de bombardes et d'un imposant canon surnommé "der
Drache" (le dragon) est réunie par les puissances
voisines afin de régler définitivement cette situation
qui ne peut plus durer. |
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L'assaut débute le 26 octobre
1462 depuis les ruines de l'Oedenbourg
transformées pour l'occasion en plate-forme de tir. Le
siège dura une semaine, jusqu'au 29 octobre, date à
laquelle la garnison se rendit. Le Haut-Koenigsbourg fut partiellement
détruit et les ruines furent remises à l'archiduc
d'Autriche. En 1479 les ruines seront inféodées
par l'empereur Frédéric III aux frères Oswald
et Guillaume, comtes de Thierstein,
en récompense des nombreux services rendus par cette vielle
famille suisse aux Habsbourg. Les Thierstein sont chargés
de reconstruire le château et de l'adapter à l'usage
des armes à feux. Ils conserveront le Haut-Koenigsbourg
jusqu'au décès de Henri de Thierstein
en 1519, le dernier comte de la lignée. |
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Les Habsbourg nomment dès lors
une série de châtelains chargés de gouverner
le Haut-Koenigsbourg : Paul d'Armstoffer (1521), Martin de Thun
(1522), Urbain de Landeck (1527), le frère du précédent
Jean-Henri de Landeck (1528) et Jean de Friedingen (1530). Ces
châtelains perçoivent les revenus propres au château
et sont chargés en contrepartie de l'entretien des lieux.
En 1533, la place est engagée aux fils de François
de Sickingen, Schweighardt-Jean et François-Conrad.
Ce dernier engagera de lourdes dépenses d'entretien et
de modernisation à l'aide de subventions de la Maison d'Autriche
mais également sur ses fonds propres. Vers la fin du XVIe
siècle, les relations entre la Maison d'Autriche et les
Sickingen s'est fortement dégradée, certainement
pour des questions d'argent. Les Habsbourg cherchent alors à
engager le Haut-Koenigsbourg auprès d'une famille acceptant
de rembourser les Sickingen. Après plusieurs consultations,
c'est finalement la personne de Rodolphe de Bollwiller
qui est retenue en 1606. Cependant, le château continue
à se dégrader et la Régence d'Autriche manque
à sa promesse de lui fournir l'aide escomptée. En
proie à de continuelles tracasseries, Rodolphe décède
en 1617 et confie l'engagère à son gendre, Jean-Ernest
de Fugger de la riche famille des banquiers d'Augsbourg.
Ce dernier renforce l'armement du château mais peine également
à rentrer dans ses frais auprès de la Maison d'Autriche.
De nombreuses plaintes seront déposées jusqu'en
1628 à la Régence sise à Ensisheim. La guerre
de Trente Ans n'épargnera pas le château. En juin
1633, les troupes suédoises se présentent une première
fois devant le Haut-Koenigsbourg mais sont mis en déroute
par l'artillerie. Ils reviennent sous le commandement du colonel
Georges-Sébastien Fischer au courant du
mois de juillet de la même année. |

Le donjon |
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La guerre de Trente Ans n'épargnera
pas le château. En juin 1633, les troupes suédoises
se présentent une première fois devant le Haut-Koenigsbourg
mais sont mis en déroute par l'artillerie. Ils reviennent
sous le commandement du colonel Georges-Sébastien
Fischer au courant du mois de juillet de la même
année. Le siège est mis devant le château
défendu par le capitaine Philippe de Lichtenau.
Attendant en vain des renforts qui n'arriverons jamais, la place
se rend le 7 septembre 1633. Il sera pillé puis incendié
par les troupes suédoise en octobre. En 1672, les ruines
sont rendues aux Sickingen par le roi de France pour échoir
finalement en 1865 dans un état lamentable à la
ville de Sélestat. Elles seront offerte à l'empereur
Guillaume II qui organisera la restauration du
château entre 1902 et 1908 pour lui rendre l'état
que nous lui connaissons de nos jours. |
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GALERIE
D'IMAGES
Cliquez sur les vignettes pour agrandir
les photos |
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Vue depuis la plaine |

Vue générale |

L'entrée du château |

Armoiries des Thierstein |
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Le grand bastion |

Le portail d'honneur |

Armoiries de Guillaume II |

Le moulin |
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Vue depuis la basse-cour |

Vue depuis la basse-cour |

L'accès au logis |

Maquette avant reconstruction |
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Pont levis de la fosse aux ours |

Puit du Haut-Jardin |

Porte du grand bastion |

Armoiries des Sickingen |
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LOCALISATION
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ACCES
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L'accès au château
est parfaitement indiqué depuis l'autoroute A35 qui
contourne la ville de Sélestat. Il est possible de
stationner le véhicule juste en contre-bas du château
que l'on atteint en cinq minutes à pied.
Attention cependant en haute saison touristique, la fille
d'attente risque d'être longue. |
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ORSCHWILLER
Bas-Rhin |
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Intérêt
de la visite : |
  
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Facilité
d'accès : |
  
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