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La direction des travaux est confiée
à un jeune architecte de trente quatre ans, Bodo
Ebhardt, originaire de la ville de Brême. Les travaux
commenceront dès l'année suivante et la première
pierre sera posée le 12 mai 1901. L'architecte se chargera
de rendre le château dans l'état tel qu'il était
à son apogée au XVe siècle, au temps des
Thierstein. Dans un premier temps, des travaux
de déblaiement et de défrichement sont entrepris
et tous les objets trouvés dans les décombres (faïences,
débris de sculptures, boulets de pierre, ferrures) sont
soigneusement répertoriés. Une fois le site primitif
relevé, les travaux de reconstruction purent débuter
sur la base d'un important travail d'historien réalisé
par Bodo Ebhardt lui même, la règle étant
de se fonder sur les connaissances techniques et architecturales
de l'époque. Le chantier mobilise une quarantaine de personnes
en hiver mais peut dépasser les deux cent vingt en été.
Pour extraire la pierre, une carrière est ouverte près
des ruines de l'Oedenbourg
située en contre-bas du Haut-Koenigsbourg. Pour transporter
les blocs, une petite locomotive circule d'est en ouest dès
1901 sur une voie de 60 cm de large. L'alimentation en eau du
chantier est assurée par une station de pompage construite
spécialement pour l'occasion. Une puis deux grues fonctionnant
à l'électricité sont amenées sur le
site, le courant étant produit par un groupe électrogène.
D'un coût total de 2 250 000 mark, les travaux seront finalement
achevés en 1908, soit sept ans après la pose de
la première pierre. Le château est inauguré
le 13 mai 1908 sous une pluie battante (certains alsaciens y verront
un signe du ciel) par un cortège évoquant l'entrée
des Sickingen au Haut-Koenigsbourg en 1533 et
en présence de l'empereur Guillaume II en personne. La
restauration se poursuit tout au long de la première guerre
mondiale par l'achat de collections et la réalisation des
décors. Il est finalement restitué à la France
comme domaine national par le traité de Versailles. |

Recontruction du donjon |
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